Martin VIVÈS 1905 - 1991

Le peintre et l’humaniste

«Je suis devant un peintre qui a cherché à pénétrer les systèmes de la vie » Jordi Père CERDA.

 

         Martin VIVÈS, l’un des plus lumineux peintres roussillonnais, puise son inspiration dans son amour porté à cette terre catalane, qu’il a immortalisée inlassablement avec ferveur.

           

       Né à Prades le 25 mai 1905, où ses grands-parents paternels s’étaient fixés, après la dernière guerre carliste, en Espagne (1872–1876) ; il passe ses premières années à Figueres (1909-1913), berceau de sa famille maternelle, où il côtoie Salvador DALÍ sur les bancs de l’école.

   

          Il bénéficie d’une solide formation artistique. Remarqué par José Morelle, il entre aux Beaux-Arts de Barcelone en 1922 où il rencontre Joaquim MIR, le grand paysagiste espagnol, dont il se veut le fils spirituel. Après l’école Gauthier à Bordeaux en 1923, il devient l’élève de l’artiste roussillonnais Fons GODAIL de 1928 à 1929. Sa première exposition a lieu à la salle ARAGO de Perpignan en 1931.          

Né avec l’explosion fauviste, d’une grande culture picturale, il s’imprègne de l’influence de CEZANNE et suit les traces de l’expressionisme. Mais l’exaltation des couleurs, ainsi que l’empâtement dans certains de ses tableaux traduisant la densité d’une terre puissante, le rapproche des peintres espagnols.

          

          En 1935, lors de l’exposition à la salle PARÈS de Barcelone, le critique Rafael BENET déclarera : « L’art de ce catalan de France semble s’appuyer aussi bien sur la peinture fauve de l’École de Paris, que sur celle plus autochtone de l’École de Barcelone ».

Sa création dépasse le millier d’œuvres : Paysages (son thème favori, qui lui a valu une sélection au « Grand Prix de la Ville Éternelle » à Rome, en 1972), Natures mortes, Marines, scènes populaires, culturelles ou religieuses. Son œuvre suit des évolutions mais conserve une évidente unité.

Cependant, derrière l’artiste se cache un homme engagé. Tout d’abord en faveur des Républicains espagnols, dès 1936, il s’investit à des fins humanitaires aux côtés de Claude Simon, futur prix Nobel de littérature, en Catalogne espagnole et intervient pour sortir des camps nombre d’artistes réfugiés, notamment Antoni CLAVÉ, auquel il vouera une amitié durable (parmi la donation VIVÈS se trouve un tableau abstrait de cet artiste).

 

Membre actif dans la Résistance, pendant la deuxième guerre mondiale, il participe à la diffusion du journal « Vérités » et à une importante action au sein du R.O.P (Recrutement-Organisation-Propagande). On lui doit aussi le dynamitage du Bureau des renseignements militaires, proche de la rue de la Loge à Perpignan, en 1944.

 

  À la Libération, il est nommé Conservateur du Musée Rigaud. Il met toute son énergie à sa réorganisation et le dote d‘une collection unique de céramiques hispano-mauresques des temps médiévaux.   

   À la même époque, il est également professeur à l’école des Beaux-Arts à Perpignan. Il tisse des liens avec des artistes de renom comme DUFY, PICASSO, ou MIRÓ.

 

      Cette collection dont il a fait don à sa ville natale en 1981, ainsi qu’une toile d’Antoni CLAVÉ, intitulée « Une feuille grise », offre un échantillon représentatif de son œuvre prolifique.

Il s’éteint le 25 décembre 1991 à Saint Cyprien.

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