La Salle du Foirail
Anciens Abattoirs de Prades & Quartier du Foirail.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Vous vous trouvez dans le quartier du FOIRAIL , « el Firal » en catalan, mais pourquoi l’a-t-on baptisé ainsi ?
Cela remonte au XIX° Siècle : nous nous trouvons ici dans un quartier occupé historiquement par des familles d’agriculteurs, dans un territoire profondément rural.
La rue qui nous y conduit depuis la place, se nommait « La rue des étables ». Rebaptisée en 1880, « el carrer del Peyró », sa traduction française est pour le moins surprenante : « rue du Pérou » mais faisait initialement référence à un rocher ou un perron…
Le long de cette rue, les paysans logeaient au-dessus de leurs étables et n’avaient ni eau courante, ni électricité. Il fallait aller chercher l’eau près de l’ancienne église du quartier.
Vous ne la voyez pas ? c’est normal. Cette église datée de 1437 fut vendue à la Révolution française et transformée en habitation. Tournez la tête, levez les yeux et découvrez les indices, au carrefour sur la façade d’une maison : un oratoire avec les 2 statues de St Côme et St Damien, 2 frères jumeaux, saints protecteurs des médecins, des chirurgiens et de cette église de quartier. Sur l’autre façade, les traces des anciennes ouvertures de l’église.
Et tout autour de l’église, sous vos pieds, se trouvait le cimetière le plus important de la Ville au XIX° siècle. Mais scandale, en 1868, les pouvoirs publics décidèrent d’entreprendre de le déplacer sur les hauteurs de la Ville, Coste de Clara, pour y accueillir un champ de foire affecté aux bestiaux. Puis, l’arrivée du train à Prades en 1877, en fit un lieu idéalement situé pour les échanges commerciaux, au carrefour de la Ville et de la Gare.
Mais au-delà des progrès techniques, cette fin du XIX° siècle doit faire face à des épidémies terriblement meurtrières, la fièvre jaune en 1821, puis le choléra à partir des années 1830.
Au début XX°, la situation n’a guère changé. Nombreuses sont les rues mal entretenues. L’arrêté pris à Paris, par Eugène Poubelle en 1883 obligeant les propriétaires à se procurer des récipients spéciaux (nos indispensables « poubelles ») n’a aucune incidence sur les villes de Province. Dans ce chaos insalubre, la création d’un abattoir public et municipal est indispensable. Il sera construit en 1892 dans le prolongement du champ de foire à bestiaux (foirail).
Suivez maintenant les boulodromes et tout au bout des allées, levez les yeux. Vous êtes arrivés !!!
Les infrastructures que constituaient l’abattoir et le Foirail étaient des lieux de vie et de convivialité dans lesquels les diverses corporations se côtoyaient comme les bouchers, les tripiers, les charcutiers ou encore les maquignons du Conflent et de Cerdagne.
De nos jours, le Foirail renoue avec la tradition d’animation et d’échanges qui fut la sienne mais de manière différente pour que cette salle puisse accueillir des spectacles ou encore des expositions.